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Cuandixia, village antique dans la grande banlieue de Beijing

Cuandixia est un village très touristique qui se trouve à un peu plus de 90 km de Beijing. C'est aussi un vestige culturel, puisqu'il vient de recevoir la protection de l'Etat avec une dizaine d'autres villages du pays. Il y a une dizaine d'années, Cuandixia était relativement isolé du monde extérieur.

Au début des années 1990, lors d'une inspection, les experts ont remarqué qu'un grand nombre de maisons de style très ancien, datant de l'époque des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911) étaient conservées en état parfait dans ce village.

Il s'agit de l'architecture des « Siheyuans », ces maisons organisées autour d'une cour carrée telles qu'on les construisait à cette époque dans les quartiers résidentiels de Beijing. Aujourd'hui, de plus en plus nombreux de photographes, d’artistes peintres et de touristes affluent à Cuandixia.

Ce village pittoresque est perché à 650 mètres d'altitude, dans un écrin de verdure formé sur ses quatre côtés par les montagnes. De l'extérieur, on a l'impression que les maisons se cachent et il faut aller jusqu'à l'entrée du village pour les apercevoir. Du haut vers le bas de la pente, les habitations s'étendent comme un éventail déployé. Vous avez peut-être déjà vu le Palais du Potala au Tibet, le village Cuandixia se présente un peu de la même façon, construit à flanc de montagne.

Quand on arrive dans le village, on ne peut pas rater un immense rocher, sur lequel a été gravé le nom du village « Cuan »; c'est un caractère très compliqué, il est composé d'une trentaine de traits. Même pour nous les Chinois d’aujourd’hui, on a du mal à le mémoriser. Devant un caractère chinois aussi impressionnant, on a l’impression que le village nous racontera son histoire aussi ancienne que merveilleuse.

Au début du 15ème siècle, sous le règne des empereurs Ming, le nord de la Chine était dépeuplé à cause des guerres et des calamités naturelles. Le gouvernement a alors mis en place une politique préférentielle pour encourager l'immigration vers cette région.

On dit que les premiers habitants du village sont originaires du district Hongdong de la province du Shanxi, un district où se sont tournées des pages importantes de l'histoire de Chine. Après avoir parcouru des milliers de kilomètres, les migrants ont décidé de s'installer dans le village Cuandixia dans la grande banlieue de Beijing.

Malheureusement, au milieu du 15ème siècle, le village a été anéanti par une inondation. Il n'y a eu que deux survivants à cette catastrophe, un jeune homme et une jeune femme. Après avoir enterré leurs proches, ils ont juré de reconstruire leur foyer et de maintenir la descendance de la famille des Hans. Le problème est que ces deux jeunes gens avaient des liens de parenté. Que pouvaient-ils faire alors ? Une personne très âgée et très respectée de tous leur a proposé de passer une sorte de test et de laisser faire la nature, un test qui n'était pas facile à réaliser. Les deux jeunes devaient transporter en haut de la montagne deux grosses meules en pierre et ensuite les pousser en bas. Si ces deux grosses meules pourraient se rencontrer au pied de la montagne, alors, les deux jeunes pourraient se marier, sinon, l'échec aurait été un signe qu'ils n'étaient pas promis à un destin en commun. Finalement, les deux meules en pierre se sont réunies au pied de la montagne. C'était la volonté du Ciel en quelque sorte!

Les deux jeunes gens ont donc pu se marier et ont eu 3 garçons. Depuis la famille des Hans n'a cessé de s'agrandir. Le village Cuandixia a pu prospérer pour plusieurs raisons : la première explication est qu'on rapporte que l'Empereur Kangxi tomba gravement malade, et cela le faisait énormément souffrir. Il a promis alors de se convertir au bouddhisme s'il se rétablissait.

L'Empereur a recouvré la santé, mais il n'a pas voulu tenir sa promesse de se faire moine. On a donc dû trouver quelqu'un qui ressemblait à Kangxi pour devenir moine. Ce quelqu'un a été trouvé à Cuandixia. Cet homme, du nom de Han Shoude, a reçu une compensation financière de l'empereur, et a ainsi amené une grande fortune à son village.

Un second facteur de la prospérité de Cuandixia est que le village se trouvait sur une importante voie de communication, entre Huailai, pays producteur de céréales et de fourrure de la province du Hebei et Zhaitang, pays producteur de houille près de Beijing. L'économie locale s'est développée et a permis aux villageois de construire de belles maisons solides.

Le temps a passé, et la population du village s'est mise à décliner. A partir des années 1960, le nombre d'habitants a diminué sensiblement, il n'y avait plus que des enfants et des personnes âgées dans les rues. A partir des années 1980 et 1990, le dépeuplement s'est accentué, surtout après la construction de la Route nationale 109, le village n'a plus été un lieu de passage et s'est trouvé un peu à l'écart de la modernité. Presque tous les jeunes et les moins jeunes sont partis travailler ailleurs.

Avec l'exode, il n'y avait plus besoin de construire de nouvelles maisons ; et donc, pas la peine non plus de détruire les vieilles habitations pour faire de la place. Cette situation a favorisé la protection des maisons anciennes, que l'on considère aujourd'hui comme le patrimoine culturel chinois.

Nous l'avons déjà dit au début : les bâtiments de Cuandixia datent des dynasties des Ming et des Qing. A cette époque, le village était très prospère. Grâce à Han Shoude, celui qui a pris la place de l'Empereur pour être moine, Cuandixia est devenu l'un des villages les plus riches de l'ouest de Beijing. Les habitants avaient donc les moyens de construire de très belles maisons avec des cours carrées.

Ces cours carrées sont moins spacieuses que celles de Beijing, parce qu'elles sont bâties sur la pente de la montagne. Néanmoins, leur architecture est aussi recherchée que celle de Beijing, la capitale impériale. Toutes les cours carrées sont de véritables bijoux. Ce sont des maisons en brique couvertes de tuile, les matériaux locaux. Toutes les portes d'entrée sont placées au sud-est de la cour. Quand on visite ces habitations, on peut remarquer toute sorte de sculptures, sur bois, sur pierre et sur brique, dont les motifs sont tous différents. Les uns ont pour thème "Le plaisir de la réunion familliale" et "Les parents espèrent bien que leurs enfants puissent réussir dans leur vie", alors que d'autres motifs représentent des animaux de bon augure comme "Une pie qui jacasse dans les branches annonce une bonne nouvelle". Accroché aux flancs pentus de la montagne, le village est construit sur 10 000 m², on y compte en tout plus de 600 pièces réparties dans les 70 cours carrées.

En 1995, alors que les villageois vivaient dans la pauvreté, en raison du dépeuplement et des difficultés d'accès, Han Mengliang, élu chef du village, s'est rendu compte qu'il pouvait profiter de l'existence de ces vieilles maisons pour développer le tourisme.

Il a commencé par écrire un exposé présentant le village. Etant donné que son niveau d'instruction n'est pas très élevé, il a lu beaucoup de livres sur le sujet. Il a surtout appris à écrire auprès des chercheurs qui venaient dans son village, et a beaucoup discuté avec les voisins pour collecter des histoires sur l'origine du village et les sites pittoresques des alentours.

Grâce aux efforts de Han Mengliang et de ses collègues, le village de Cuandixia a gagné en notoriété à Beijing et dans ses environs. La majorité des villageois se sont lancés dans des activités liées au tourisme et presque toutes les maisons à cour carrée ont été tranformées en auberges ou chambres d'hôtes.

En fait, les touristes peuvent y être logés et nourris à un prix très bas. On vous servira de la cuisine de famille, à base de produits du terroir. Une expérience intéressante pour les touristes étrangers est de dormir sur le Kang, le lit traditionnel du nord de la Chine qui est chauffé par-dessous. Normalement, le Kang occupe la moitié d'une pièce orientée vers le soleil. Il est fait en brique, et est chauffé par le four de la cuisine, qui se trouve dans la pièce contiguë.

Le Kang est très populaire chez les gens ordinaires. Quand il y a des visites, les invités viennent s'asseoir sur le Kang, c'est une marque d'intimité. Pour manger, on pose sur le Kang une petite table, tout le monde s'assoit autour ; on peut voir cette scène dans beaucoup de films chinois, par exemple « La fête du Printemps », qui a été primé à un festival de cinéma au Japon. Le soir, on sort la literie et les draps de l'armoire pour dormir sur le Kang.

A Cuandixia, les habitants ont gardé cette habitude en dépit de la modernisation. Et pour les urbains, c'est une sorte de retour à la nature. Dans ce village les cours carrées se touchent les unes les autres. C'est un moyen de faciliter à la fois la communication et l'indépendance, comme on le dit en chinois, « Quand on est séparé par un mur, cela fait deux familles, si le mur est démantelé, tout le monde est membre d'une seule famille ! »


CRI     2004/04/15

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