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La réforme de l'éducation va-t-elle à l'encontre de la tradition ?

En classe, prendre la parole en classe, boire de l'eau, aller aux toilettes, choisir librement une place à côté d'un camarade... tout cela est considéré comme contrevenant à la discipline scolaire selon la tradition mais est devenu « les droits et intérêts » des élèves d'une école de Shanghai.

À l'école primaire expérimentale Xingfusiping, dans l'arrondissement de Hongkou, à Shanghai, les élèves jouissent de six droits en classe. Si l'instituteur négligeait ces droits, il y aurait infraction aux « lois ». Cette école est l'une des premières écoles primaires de Shanghai où l'on pratique l'enseignement en petites classes. On met le développement des élèves au premier plan en leur accordant des droits et intérêts. Le principal, Yu Jixiang, a dit que l'école inculque ce concept aux instituteurs et les incite à le pratiquer réellement.

Cette méthode rompant avec la routine a soulevé l'attention générale.

L'enseignement traditionnel néglige les élèves

Gong Xiuli, de « la Jeunesse de Chine ».

J'ai passé plusieurs années à l'école et suis institutrice depuis quelques années. C'est la première fois que j'entends parler de « droits et intérêts en classe ». Je suis à la fois étonnée et réconfortée, car ce concept d'éducation lance un défi au mode d'éducation traditionnel, et l'on peut dire que c'est une « révolution ».

Selon la tradition éducative de Chine, les enseignants et les élèves n'ont pas le même statut. Autrefois, à l'école privée, c'était le précepteur qui gouvernait la classe, tandis que les élèves étaient gouvernés. Les élèves ne pouvaient qu'obéir à l'enseignant. Avec le progrès de l'éducation et la normalisation de la gestion scolaire, les droits et intérêts des élèves ont connu un développement et acquis du respect. Mais en classe, le changement n'est pas visible. Les écoles et les enseignants insistent toujours sur les obligations des élèves en classe, et personne n'a remarqué leurs droits et intérêts. Car selon plusieurs enseignants, les élèves n'ont aucun droit sauf de suivre le cours.

En fait, il n'en est pas ainsi. Les élèves, comme une entité très importante de l'école, ne doivent pas avoir seulement des obligations. Les droits dont ils jouissent doivent être complets et imprégner tous les maillons de l'enseignement . En classe, les actes tels que boire de l'eau et aller aux toilettes ont été fixés comme des droits et intérêts des élèves, qui peuvent en jouir à condition de prévenir simplement le professeur, et le professeur ne peut les en empêcher. De ces droits et intérêts, les uns sont les besoins physiologiques, les autres, protégés sont par les lois. En Chine, les adolescents ont 21 droits à l'école, et ces droits sont inclus dans la Convention des droits d'enfant de l'ONU, la Constitution de la R. P. de Chine, la Loi sur la protection des adolescents, le Code civil et des lois et règlements relatifs.

Auparavant, le concept de « droits et intérêts en classe » n'existait pas. D'une part, l'enseignement n'était pas encore parvenu à un certain niveau. D'une autre part, les lois et règlements chinois ne stipulaient rien de particulier dans ce domaine. Les actuels lois et règlements fixent généralement du point de vue macroscopique les droits et intérêts d'importance des élèves, comme le droit de recevoir l'instruction. La nouvelle situation de l'éducation a besoin d'une garantie substantielle et concrète des droits et intérêts des élèves.

La décision de l'école Xingfusiping mérite discussion, mais la notion de « droits et intérêts en classe » a du sens et de la valeur. Le milieu éducatif doit accepter le plus tôt possible ce nouveau concept et le renforcer pour qu'il devienne plus juste et scientifique. Le mieux est de l'intégrer dans les lois et documents politiques concernés, pour normaliser toutes les activités éducatives scolaires et protéger les droits et intérêts des élèves.

Wu Lin, rédacteur à la pige.

Le mode d'éducation autoritaire existe depuis longtemps. Plusieurs enseignants chinois ne veulent pas s'entendre avec leurs élèves sur une base d'égalité, de démocratie et de respect réciproque. Ils sont généralement inconscients qu'ils oppriment l'imagination, la personnalité et la créativité des élèves.

Les droits et intérêts des élèves en classe ne sont pas simplement concrétisés par la permission de boire de l'eau et d'aller aux toilettes. Le plus important est de créer les conditions en classe pour que les élèves aient davantage d'occasions de réfléchir, de prendre la parole, de pratiquer, d'échanger, c'est-à-dire de leur donner un espace de pensée. Les élèves ont le droit de ne pas répondre aux questions du professeur, de poser directement des questions au professeur et de choisir les devoirs à la maison. Ce n'est qu'en laissant les élèves se comporter librement qu'ils pourront goûter la joie d'étudier et devenir véritablement maîtres de leurs études.

Qu Xiaoyi, instituteur de l'école Xingfusiping.

La classe n'est pas seulement un lieu de transmission de connaissances scientifiques. Il faut respecter les enfants qui sont des individus complets et indépendants. Seulement si le statut d'« homme » est fixé, l'éducation pourra-t-elle progresser et les élèves grandir normalement.

La réforme n'est certainement pas l'anti-tradition

Li Zhengfeng, du Journal de l'éducation de Chine :

Selon le principal de l'école primaire Xingfusiping, les droits et intérêts des élèves en classe, comme intervenir pendant le cours, boire de l'eau, aller aux toilettes, choisir librement sa place... tout ce qui était considéré comme contrevenant à la discipline scolaire selon la tradition constitue la réforme de l'éducation afin de s'aligner sur les habitudes internationales.

Ce genre de réforme n'est pas rare en Chine, mais il s'écarte de la tradition éducative de la Chine et de l'accumulation culturelle de milliers d'années.

Respecter les enfants est une condition préalable au développement normal de l'éducation ; l'éducation a besoin de la réforme pour se conformer à la situation courante. C'est une réalité indiscutable. Mais est-il approprié que la réforme abandonne à la légère la tradition nationale ? Est-il obligatoire de « s'aligner sur les habitudes internationales » pour avoir une éducation moderne ?

Il est difficile d'imaginer que face à des élèves qui agissent en toute liberté, le professeur puisse donner normalement son cours.

La réforme n'est qu'un moyen et ne peut qu'être un moyen ; elle ne doit devenir un objectif. L'application de la réforme de l'éducation doit être très prudente, et l'école ne doit pas avancer des projets de réforme à la légère dans le but de faire sensation. Car toutes les recherches et expériences sur l'enseignement pourront exercer des effets sur un grand nombre de personnes qui décideront de l'avenir de la nation.

Wang Yan, rédacteur à la pige

J'ai lu un autre reportage disant qu'une institutrice de 36 ans a démissionné de ses fonctions dans une école privée de Jinan, au Shandong. La raison en est qu'elle ne pouvait plus supporter les exigences draconiennes de l'école, comme l'interdiction de gronder les enfants ouvertement ou de façon déguisée et de dire du mal des enfants à leurs parents.

Certains parents d'élèves ne sont pas d'accord et demandent de conserver certaines sanctions disciplinaires.

L'éducation attire de plus en plus l'attention. Les traditions qui ne s'adaptent pas à la phycologie éducative des enfants ont été renversées l'une après l'autre. La réforme de l'école de Shanghai et les exigences de l'école privée de Jinan sont justement l'application du nouveau concept éducatif. Préconiser l'égalité entre l'enseignant et les élèves, encourager la personnalité des élèves et l'éducation par l'exemple méritent d'être appliqués. Mais il ne faut pas aller trop loin en sens inverse pour corriger une déviation. Les écoliers ne doivent pas être des pantins de bois en classe, mais la classe ne doit pas non plus devenir un « marché » ou « lieu de divertissement ». Je suis d'accord pour garder certaines sanctions disciplinaires.

L'éducation est une chose difficile, mais vivante. Il faut donner à chacun une formation correspondant à ses aptitudes, sans traiter les cas différents d'une seule et même façon. Un nouveau concept d'enseignement ne peut pas résoudre tous les problèmes. Pour les erreurs des élèves, des sanctions sont nécessaires, mais il faut avoir une mesure. Selon Du Zide, membre de la Commission internationale des Olympiades internationales d'informatique, dans l'éducation scolaire, on ne doit pas exiger des enfants ce qu'on est en droit d'attendre des adultes. Dans certains cas, les erreurs des enfants, comme ne penser qu'à jouer, sont compréhensibles ; mais les erreurs, comme ne pas respecter les aînés, sont impardonnables.

Quant à la liberté des élèves et aux interdictions des professeurs, il faut les considérer comme principes d'éducation. Les professeurs ont le droit de les appliquer avec souplesse. Pour mettre en valeur un bon concept, si l'on dépasse la mesure, on risque de passer d'un extrême à l'autre. En un mot, il faut éviter d'aller trop loin en sens inverse dans l'innovation éducative.


Beijing Information     2004/07/23

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