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INTRODUCTION

Les arts martiaux (wushu ou kungfu), sports de combat populaire, font partie du patrimoine culturel de la Chine. Ils furent créés et développés par nos ancêtres dans un but de défense contre les animaux et pour la chasse, également en tant qu'exercices physiques.

Nombreux sont les grands noms qui ont marqu?l'évolution des arts martiaux au cours de l'histoire. Mais l'invention des armes ?feu a t-elle transform?les arts martiaux en arts chorégraphiques ? Les arts martiaux ont-ils ét?quelque peu oubliés ces derniers temps ?

Dans cette rubrique, vous retrouverez certains praticiens notables qui ont réussi ?mettre en valeur leur croyance et la culture chinoise au 20e siècle.


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Yang Chengfu, un grand maître de la boxe taiji

Yang Chengfu, appelé aussi Zhaoqing, est né en 1883 à Beijing. Son grand-père Yang Luchan, son oncle Yang Banhou et son père Yang Jianhou ont tous été de grands maîtres de la boxe taiji.

Dès son enfance, Yang Chengfu a appris des types de boxe auprès de son père. A l'âge de 34 ans, ce dernier, Jianhou est décédé. Dès lors, Chengfu s'est isolé du monde extérieur pour s'exercicer jour et nuit avec une canne de fraxinelle contre un "adversaire". Six ans plus tard, il avait complètement acquis les techniques de son père telles que repousser son adversaire à 7 mètres. A l'âge de 40 ans, Yang Chengfu a réouvert l'école pour accueillir des disciples.

Beijing comptait un grand nombre de professionnels. Dès la réouverture de l'école Yang, innombrables sont les gens qui sont venus s'y mesurer. Parmi eux, deux seulement étaient du même niveau que Yang Chengfu: Zhang Ce (1859-1935), appelé aussi Xiulin, originaire de Xiangxian au Hebei et grand maître de la boxe Tongbi; Sun Fuquan (1861-1932), appelé aussi Lutang, originaire de Wanxian au Hebei et grand maître des boxes Xingyi et Bagua. Yang Chengfu, Zhang Xiulin et Sun Lutang sont devenus frères jurés qui se sont distingués dans le milieu des arts martiaux de Beijing.

La boxe taiji de l'école Yang comprend une série complète d'entraînements stricts qui combinent les techniques de pieu avec les techniques internes et mentales: Lors de l'attaque au pieu, il faut mettre à l'épreuve, sur un tronc d'arbre, les diverses techniques telles que la poussée, la pression, l'appui et le coudoiement ainsi que la technique à la canne de fraxinelle. M. Yang, excellent en techniques au pieu, pouvait se tenir debout sur un seul pied; personne ne pouvait lui faire perdre l'équilibre. Lors de la poussée des mains, il pouvait concentrer l'énergie intérieurement, suivre le mouvement de l'adversaire et le plaquer. Pour déclencher la force, il faut employer l'énergie interne produite dans le champ du cinabre et aider la force avec le cri. Les mouvements du corps et des pieds doivent être agiles et rapides.

Le maniement de l'épée taiji de l'école Yang est d'une ingéniosité extrême. Les pratiquants doivent poser leurs pieds avec précision, coordonner les mouvements du regard, du corps et de l'épée, et attaquer le point vulnérable du poignet de l'adversaire. A part les exercices solitaires, il faut également s'exercer à l'adhésion et la dispersion de l'épée. La durée d'entraînement est très longue.

La lance taiji de l'école Yang est aussi connue parmi les maîtres du taiji que parmi les maîtres des autres arts martiaux. Yang Hongxiu et Ma Jinbiao, maîtres de l'école Zha, ont intégré certaines techniques de Yang Chengfu à leurs Douze coups de bâton qui exigent l'utilisation d'une canne de fraxinelle.

Yang Chengfu a hérité de ses anciens les arts de la boxe, de l'épée, du sabre, de la lance, ainsi que des techniques pratiques et mentales. Pourtant, il n'a pas maîtrisé les techniques au lance-pierres, d'attaques dérobées aux armes et d'attaque des points d'acupuncture vulnérables dont son père était grand maître. Les techniques de Yang Chengfu étaient donc relativement inférieures à celles de son oncle et de son père.

Candide et peu éloquent, Yang Chengfu enseignait à ses disciples des techniques par démonstrations. De toute sa vie, il n'a jamais critiqué les autres écoles et exigeait ses disciples qu'ils ne le fissent pas non plus. "L'apprentissage des arts martiaux n'est pas facile, avait dit Yang Chengfu. Nos efforts nous ont déjà permis d'arriver à un certain niveau."

La famille Yang avait la tradition de "donner des coups sanglants", c'est-à-dire de rejeter au loin l'adversaire avec une force continue sans blesser ses organes internes. Dotée d'une force interne puissante, Yang Chengfu n'a pu éviter de blesser quelqu'un par hasard. Une fois, lors d'une compétition des arts de l'épée à Wuhan, Yang Chengfu a attaqué, avec une épée en bambou, le poignet de l'adversaire qui a laissé tomber son épée, le bras cassé. Depuis, il avait pris l'habitude de croiser ses bras et ne sortait ses mains que rarement.

Yang Chengfu respectait les autres écoles et s'entendait bien avec les grands maîtres chinois comme étrangers.

Yang Chengfu est mort en 1936 à l'âge de 53 ans.