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INTRODUCTION

Les arts martiaux (wushu ou kungfu), sports de combat populaire, font partie du patrimoine culturel de la Chine. Ils furent créés et développés par nos ancêtres dans un but de défense contre les animaux et pour la chasse, également en tant qu'exercices physiques.

Nombreux sont les grands noms qui ont marqué l'évolution des arts martiaux au cours de l'histoire. Mais l'invention des armes à feu a t-elle transformé les arts martiaux en arts chorégraphiques ? Les arts martiaux ont-ils été quelque peu oubliés ces derniers temps ?

Dans cette rubrique, vous retrouverez certains praticiens notables qui ont réussi à mettre en valeur leur croyance et la culture chinoise au 20e siècle.


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Cai Longyun, le Grand Dragon Boxeur

Né en 1929 dans une famille pratiquant les arts martiaux à Jining, province du Shandong, il a commencé à en apprendre les rudiments à l'âge de 4 ans auprès de son père, acquérant ainsi de solides bases. Excellent en boxe Hua transmise dans la famille de génération en génération, il a également suivi les enseignements d'autres écoles de boxe comme la boxe Shaolin, la boxe Xingyi (Forme-Esprit) et la boxe Bagua (Huit Trigrammes) auprès de célèbres maîtres à Shanghai et à Guangzhou.

La boxe Hua, créée sous la dynastie des Tang, est caractérisée par la vigueur, l'élégance, l'énergie et la grâce. Elle a permis à Cai Longyun de l'emporter sur Massolov; celui-là avait simultanément recouru à des techniques des poings et des pieds typiques de la boxe Shaolin.

En décembre 1943, Wang Ziping, Cai Guiqin et d'autres grands maîtres des arts martiaux chinois ont choisi huit boxeurs devant participer à la Rencontre des arts martiaux chinois et occidentaux. Cai Longyun, âgé seulement de 14 ans, était le cadet des huit élus, mais sa technique était de haut niveau. Il a convaincu les personnalités de tous les milieux de le laisser participer à la rencontre internationale et a réussi à se qualifier grâce à son entraînement rigoureux.

Le 8 décembre 1943, tous les journaux de Shanghai publièrent la nouvelle: "L'art national est toujours apprécié par nos compatriotes. Mais une rencontre des arts martiaux entre Chinois et Occidentaux est sans précédent. Le 13 à 20 h, des épreuves auront lieu au Stade des sports." Cette nouvelle bouleversa toute la ville de Shanghai. Les 3 000 sièges du stade furent remplis de spectateurs excités.

Un tir au sort fit que Cai Longyun se mesura à Massolov, le célèbre boxeur européen. Agé de trente ans, ce maître russe était d'une constitution physique robuste et maîtrisait des techniques parfaites. Nombre de spectateurs se souciaient de Cai Longyun: "Cet enfant peut-il résister à ce géant?" Face à son puissant rival, Cai Longyun demeurait calme. Il se rappela les conseils de son père: "Modifier sa tactique selon les circonstances, attendre le combat avec calme et ne pas ménager ses efforts."

"Ding!" Le combat commença. Massolov se précipita sur Cai Longyun comme un tigre affamé et lui lança des coups de poing au visage. Agile et intelligent, Cai Longyun observait attentivement les mouvements de l'adversaire tout en s'esquivant. Ayant découvert les points faibles de Massolov, il attaqua et enchaîna une suite de coups de main de la boxe Shaolin et de coups de pieds de la boxe Hua. Ses coups de poing étaient à portée tantôt longue tantôt courte, tantôt supérieure tantôt inférieure, tantôt réels tantôt simulés, tantôt vigoureux tantôt souples; ses coups de pieds étaient portés avec grand art. Incapable d'esquiver les coups, Massolov en reçut quelques-uns assez lourds. Sous les attaques successives de Cai Longyun, Massolov tomba à terre à plusieurs reprises. En moins de 5 minutes, c'est-à-dire en deux tours et demi, il fut renversé à terre 13 fois. A l'approche de la fin du troisième tour, Massolov mobilisa ses dernières forces pour lancer un coup de poing frontal à Cai Longyun. Celui-ci, toujours sur le qui-vive, s'accroupit pour esquiver le coup et donna un coup de pied vers le ventre non paré de l'adversaire. Massolov poussa un cri strident, chancela quelques secondes et tomba à terre. "... 7, 8, 9, 10." Massolov ne put pas se relever. Cai Longyun gagna la partie. Des applaudissements de tonnerre retentirent dans le stade.

Une fois la rencontre terminée, L'Actualité publia une nouvelle sous le titre de "Grande victoire des Chinois": "L'équipe chinoise a remporté une grande victoire avec 5 épreuves gagnées, 2 perdues et 1 nulle."

Cai Longyun fut désormais appelé le "Grand Dragon Boxeur" car son nom d'enfance était "Grand Dragon".

Trois ans plus tard, il battit Russel, un boxeur afro-américain de gros poids, démontrant de nouveau la puissance des arts martiaux chinois.

Après la libération nationale de 1949, les arts martiaux ont reçu la haute estime de l'Etat. En 1953, Cai Longyun a participé, en tant que représentant de la Chine de l'Est, aux Jeux nationaux et remporté une médaille d'or. En 1954, il est devenu membre de l'équipe nationale des arts martiaux et plus tard chef de cette même équipe. De 1957 à 1960, il a mené des études sur les arts martiaux en même temps que des chercheurs de la Commission d'Etat pour les sports, a rédigé le premier Règlement pour les épreuves d'arts martiaux, a compilé des ouvrages d'initiation aux exercices avec sabre, lance, épée et bâton, et a effectué des enquêtes sur les arts martiaux à Guangzhou, dans le Zhejiang, au monastère Shaolin et à Wuhan. En janvier 1960, il fut nommé responsable du groupe d'enseignement et de recherche sur les arts martiaux à l'Ecole des sports de Shanghai. En 1978, il est devenu professeur assistant à cette école. A l'occasion des épreuves nationales d'arts martiaux, il a été nommé plusieurs fois chef des arbitres, directeur et directeur adjoint des arbitres.

Dans le domaine des recherches théoriques, Cai Longyun a également remporté des succès remarquables. Il a écrit La Boxe Hua (en cinq séries séparées), La Boxe Zha en cinq séries, les Exercices élémentaires d'arts martiaux, les Techniques de l'épée et l'Origine de la boxe et des exercices au bâton du monastère Shaolin. Tous ces ouvrages ont été appréciés par les amateurs des arts martiaux.