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Huludao—point de départ d'un million de Japonais rapatriés, il y a 59 ans

Le 7 mai 1946, 2 489 ressortissants et prisonniers de guerre japonais ont embarqué dans deux navires au port de Huludao, dans l'ouest de la province chinoise du Liaoning, pour retourner au Japon. Depuis, pendant trois ans, un million et cinquante mille Japonais ont été rapatriés à partir de ce petit port chinois. C'était, après la Seconde Guerre mondiale, l'une des plus grandes actions de rapatriement des ressortissants d'un pays vaincu par des pays vainqueurs. Parmi ce million de Japonais rapatriés et dispersés à travers tout le pays, ceux qui sont encore en vie sont maintenant très âgés. Eux, ils n'ont oublié ni les Chinois, ni Huludao, cette terre de leur espoir.

Huludao—point de départ d'un million de Japonais rapatriés

Le monument de gratitude érigé par les Japonais rapatriés au parc de Longwan, à Huludao.

Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, l'avance des armées d'agression fascistes a toujours été suivie par l'envoi des civils au territoire des pays agressés. Ceux-ci s'y sont emparés de terres et de ressources, et ont monopolisé le marché afin de servir la politique d'agression de leur pays. Après la défaite de leurs armées, le grand nombre des émigrés ont été rapatriés et ont passé des jours douloureux. Ils ont été en fait sacrifiés à la politique d'agression de leur pays.

La bonté des Chinois m'a réchauffé le coeur, dit un adolescent japonais

L'adolescent japonais Mase avait alors 15 ans, et il est maintenant professeur d'histoire de la Chine antique. Il n'a toujours pas oublié la bonté d'une grand-mère chinoise.

Le 11 octobre 1945, le Japon a annoncé sa capitulation inconditionnelle. Mase et 120 autres Japonais de son âge, membres de la « brigade de l'exploitation », étaient en fait des « soldats–appâts » enrôlés pour entraver l'avance de l'Armée rouge de l'Union soviétique. Après voir marché plusieurs jours de manière forcenée dans la direction sud-est, ils arrivèrent au village de Shitou (relevant actuellement de la ville de Ning'an, province du Heilongjiang). Ils étaient à bout de force, tant ils avaient faim et soif.

Mase était si épuisé qu'il tomba à l'orée du village. En automne, le temps était déjà très frais au Heilongjiang. Quand il revint à lui-même, il sentit la chaleur humaine dans le lit de briques chauffé d'une grand-mère chinoise.

« Nous autres les enfants japonais, nous avons pu subsister grâce à l'aide des villageois de Shitoucun. La bonté de la grand-mème m'a non seulement réconforté le coeur, mais aussi m'a redonné la vie », s'est rappelé M. Mase.

Comme Mase, quelque 120 adolescents japonais ont été hébergés par les villageois de cette petite agglomération non indiquée sur la carte, et ont passé là une nuit paisible et tiède, qui allait changer leur sort.

Le lendemain matin, avec la nourriture offerte par les villageois, ces jeunes Japonais se sont remis en route. Ils sont arrivés d'abord à Changchun, puis à Huludao où ils ont embarqué dans le bateau les ramenant au Japon. Ils ont ainsi terminé leur séjour chargé d'un souvenir mitigé de divers sentiments en Chine.

L'écrivain Tawara Kazuo était parmi ces 120 jeunes Japonais. Déterminé à écrire un livre pour exprimer ses remerciements aux villageois de Shitoucun qui avaient entouré de soins les enfants d'un pays ennemi, il a publié « A la frontière Mandchourie-Union soviétique—l'Eté d'un enfant de 15 ans ».

« Nous voulons enregistrer l'histoire pour la raconter telle quelle à nos descendants », a affirmé l'épouse de Kunihiro Masao.

L'écrivain Kunihiro Masao a composé une centaine de pièces de théâtre et a collecté des fonds pour tourner le film documentaire : « Le rapatriement massif à partir de Huludao ». Il est mort en 2002, sans pouvoir exaucer sa volonté de réaliser un film consacré à la nuit qu'il avait passée au Shitoucun. Après son décès, son épouse a continué son effort pour réaliser l'oeuvre inachevée de son mari. « Nous voulons enregistrer l'histoire pour la raconter telle quelle à nos descendants », a-t-elle affirmé.

 

 

 

 

Chronique du rapatriment d'un million de Japonais à partir de Huludao

En 1868, l'empereur Meiji Tenno a mis au point la « politique continentale » consistant à s'emparer d'abord de la Corée et de la Chine, puis à établir son hégémonie en Asie et enfin à conquérir le monde.

En 1890, le premier ministre japonais Yamagata Aritomo a avancé la théorie des « lignes d'intérêts » en disant qu' « il y avait deux manières d'assurer l'indépendance et l'autodéfense de l'Etat : la ligne de sauvegarde de la souveraineté et la ligne de protection des intérêts. Par la ligne des intérêts, j'entends les zones ayant trait à la sécurité de la ligne de notre souveraineté. » La mise au point de cette théorie de « ligne d'intérêts » a marqué l'étape nouvelle de la « politique continentale » du Japon.

En 1908, Goto Shinpei, directeur général du « Chemin de fer de Mandchourie » a soumis au premier ministre japonais un aide-mémoire dans lequel il est dit que « nos émigrés en Mandchourie devaient d'ici dix ans atteindre au moins un nombre de 500 000 personnes, et même d'un million, si les conditions le permettent. »

En 1915, le Japon a établi à Daweijia tun, relevant de Jinzhou, Dalian, le premier village d'émigrés où ont été implantées 19 familles de paysans de Yamaguchi, amorçant ainsi l'émigration en groupe.

En 1932, le ministère japonais des Affaires de l'exploitation a convoqué la « Discussion sur l'émigration en Mandchourie », et a formulé le « Plan d'émigration et de colonisation en Mandchourie et en Mongolie ». Le capitaine Azumamiya Tetsuo de l'Armée japonaise en Chine du Nord-Est est allé jusqu'à proposer l'émigration armée au Nord-Est de manière permanente.

En 1936, le Cabinet Hirota Hiroki a annoncé officiellement que l'émigration vers la Chine du Nord-Est était l'une des « sept mesures politiques nationales » du Japon et que dans l'espace de 20 ans, un million de familles et 5 millions de Japonais y seraient implantés. Ce qui a déclenché la troisième vague de l'émigration, constituée principalement de paysans.

Le 7 juillet 1937, le Japon a déclenché une guerre d'agression généralisée contre la Chine.

Le 15 août 1945, le Japon a capitulé.

Le 29 septembre 1945, l'état-major interarmes sino-américain a adressé un aide-mémoire au quartier général de l'armée de terre de Chine, dans lequel il est mentionné le « Plan de rapatriement des Japonais du Nord-Est (Mandchourie) ». Le nombre des émigrés japonais en Chine du Nord-Est a atteint 1 662 234 personnes, en septembre 1944.

En 1946, le groupe des Trois (Marshall des Etats-Unis, Zhou Enlai du Parti communiste chinois et Zhang Jun du Kuomintang) du Bureau de coordination militaire a concerté et décidé que l'Armée alliée démocratique du Nord-Est prenne en charge le rapatriement des 75 000 ressortissants japonais à Dandong, en passant par la Corée, que l'Armée soviétique rapatrie directement 270 000 ressortissants japonais à Dalian, et que les autres ressortissants japonais, répartis dans les autres régions du Nord-Est, soient concentrés à Huludao pour le rapatriement.

Le 7 mai 1946, deux navires transportant 2 489 ressortissants japonais ont quitté le port de Huludao, commençant ainsi le rapatriement de grande envergure à partir de ce port.

Le 4 septembre 1946, le 105e groupe de ressortissants japonais est parti pour le Japon. Ce jour-là, 15 908 ressortissants japonais ont embarqué dans quatre bateaux. C'était un record journalier de rapatriement.

Le 25 décembre 1946, le dernier groupe de l'année de ressortissants japonais, 3 695 personnes, a quitté Huludao.

En 1947, 12 groupes de ressortissants japonais, soit 29 627 personnes, ont été rapatriés.

Du 4 juin au 20 septembre 1948, les derniers 3 871 ressortissants japonais ont été transportés par avion de Shenyang à Jinzhou. Puis ils ont pris le bateau à Huludao pour regagner le Japon. Tous les ressortissants et prisonniers de guerre japonais ont été ainsi rapatriés en trois ans, et leur nombre total est de 1 051 047 personnes.


China.org.cn     2005/05/24

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