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« La Chine est un pays fascinant. »-- Interview de l'ambassadeur de France en Chine

Un journaliste du « Quotidien du peuple » a interviewé le 12 janvier l'ambassadeur Jean-Pierre Lafon à Beijing. En voici les questions et réponses :

Le journaliste : Voulez-vous, Monsieur l'ambassadeur, faire un bilan exhaustif des relations sino-françaises actuelles, à l'occasion du 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France ?

L'ambassadeur Lafon : Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, il y a quarante ans, les contacts entre nos deux pays n'ont jamais été aussi étroits et l'interaction aussi bonne qu'aujourd'hui. L'ampleur et la profondeur de notre coopération n'ont jamais atteint le niveau actuel.

Les autres grands pays, comme les Etats-Unis et d'autres grands pays d'Europe, maintiennent aussi de bonnes relations avec la Chine. Mais, je tiens à souligner que les relations franco-chinoises présentent certaines caractéristiques différentes par rapport aux relations entre d'autres grands pays. D'abord, les dirigeants des deux pays accordent une haute importance au développement des relations bilatérales. Le président français Jacques Chirac éprouve une vive ardeur pour le développement de la coopération franco-chinoise. Ces dernières années, la visite mutuelle, le dialogue politique ou les contacts personnels entre les chefs d'Etat de nos deux pays ont atteint le meilleur niveau de l'histoire. Au cours de l'année écoulée, le premier ministre français, les ministres français de la Science et de la Technologie, de la Défense, de l'Economie, de la Culture et de l'Intérieur ont visité la Chine. Cette fréquence de visites est sans précédent. Les relations franco-chinoises sont motivées non seulement par des facteurs de l'avantage réciproque, mais aussi par des facteurs encore plus importants et plus profonds que les intérêts. Ensuite, la France et la Chine sont tous les deux membres permanents du Conseil de Sécurité et l'importance de leur coopération dans les affaires internationales va de soi. La Chine est le plus grand pays de développement en pleine mutation, tandis que la France joue un rôle de poids dans les affaires européennes. La Chine est aussi d'avis que ses relations avec la France sont essentielles dans ses relations avec l'Europe. La coopération entre l'Europe et la Chine a progressé dans de nombreux domaines. Le dialogue Europe-Chine sur les droits de l'homme et la coopération judiciaire en sont les exemples. Tout cela est inséparable de l'effort de la France. En célébrant le 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques de nos deux pays, nous voulons affirmer que nous continuerons notre coopération étroite. En faisant le bilan de la diplomatie française il y a quelques jours à l'Elysée, le président Jacques Chirac a mentionné notamment les relations franco-chinoises, et estimé que les visites mutuelles entre les dirigeants français et chinois ont exercé une influence non négligeable sur le développement des relations entre la France et la Chine et des relations entre l'Europe et la Chine.

Le journaliste : La culture et l'histoire ont toujours occupé une place importante dans les échanges entre les peuples chinois et français. Comment analysez-vous ce phénomène ?

L'Ambassadeur : Sur le plan de la pensée et de la mentalité, les Français ont toujours considéré la Chine comme un pays fascinant. Cet intérêt pour la Chine peut remonter au siècle des Lumières. A cette époque-là, des penseurs comme Voltaire et Diderot ont loué chaleureusement la civilisation et la prospérité de la Chine. Les Chinois eux ont éprouvé un vif intérêt pour la civilisation française. Aux yeux de nombreux Chinois, la France est d'abord un grand pays sur le plan culturel. Du fait que la littérature et la peinture françaises ont été largement présentées à la Chine et que la Grande Révolution française a joué un rôle important dans l'histoire mondiale, les Chinois prennent en haute considération l'histoire et la culture françaises.

L'organisation des Années croisées France-Chine en 2003-2005 ne manquera pas de porter les échanges culturels entre les deux pays à un nouveau stade. L'Année de la Chine en France, qui est en cours en France, a déjà suscité un vif intérêt parmi le public français, et on peut dire qu'elle est déjà couronnée de succès. Je pense qu'elle entraînera immanquablement un afflux de touristes allant en Chine. Davantage de Français iront en Chine pour voir de leurs propres yeux la Chine ancienne et moderne.

Le journaliste : Pour ainsi dire, les relations sino-françaises sont d'abord les relations politiques et ensuite les relations culturelles. Quelle place le commerce et la coopération scientifique et technique occupent dans ces relations ? Ces domaines retardent-ils sur la coopération politique et culturelle.

L'ambassadeur : Ce point de vue existe effectivement. Mais je voudrais faire remarquer que ces dernières années, il s'est produit de nombreux changements positifs. Les importants groupes industriels français sont venus en Chine, et ceux qui ont déjà investi en Chine accroissent leurs investissements. De nombreuses industries françaises, comme l'aéronautique, l'automobile, l'énergie nucléaire, les télécommunications, l'industrie alimentaire, l'environnement, les ventes au détail, le cinéma et la télévision ont affirmé leur présence en Chine et montrent qu'elles veulent coopérer sincèrement avec la Chine. Cependant, l'image et la position de la France en tant que puissance économique, scientifique et technique, n'ont pas encore été pleinement reconnues par le public chinois. Cela dépend également de l'accroissement continu de l'échange d'étudiants.

Le journaliste : Je me souviens que peu de temps après votre entrée en fonction, vous avez déclaré, en recevant les médias, qu'il ne faut pas regarder la Chine de la même manière que les Occidentaux ont regardé l'Union soviétique. Votre point de vue a-t-il été confirmé après votre accession au poste d'ambassadeur ?

L'ambassadeur : Tout à fait. La Chine est un pays foncièrement différent des pays de l'ancien régime de l'Union soviétique. Je ne suis pas un spécialiste des affaires chinoises. Mon point faible est que je ne connais pas beaucoup la Chine, mon point fort est que je n'ai pas de préjugé. C'est en juin 2002 que j'ai assumé les fonctions d'ambassadeur en Chine. Pendant ces vingt mois écoulés, j'ai appris tous les jours. La Chine nous fascine tous beaucoup. Montesquieu a écrit les « Lettres persanes » où deux Persans venus dans la France du Louis XIV s'intéressent à tout. Je découvre la Chine comme ces Persans ont découvert la France. Je suis allé au Qinghai où les autoroutes et la popularisation des portables m'ont étonné. C'est une province qui possède un grand potentiel. Je suis allé aussi au Gansu où la pauvreté et la désertification m'ont ébranlé profondément. J'ai compris qu'il n'est pas aisé de connaître la Chine, si immense et si variée. Cette Chine en période de mutation est aussi confrontée à un grand nombre de contradictions.

La Chine n'est pas un pays dogmatique, mais un pays très pragmatique. Elle poursuit son but, celui de se développer. Vous étudiez les succès et les échecs des autres pays, apprenez des expériences réussies des autres pays concernant la politique économique, l'administration et le domaine politique. J'apprécie tout particulièrement la prudence du gouvernement chinois. La Chine n'a pas adopté de traitement de choc, mais a progressé pas à pas. On peut prévoir que le XXIe siècle sera dans une large mesure le siècle de la Chine.


china.org.cn     2004/01/19

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